Pityriasis rosé de Gibert

PRG, pityriasis rosé

Le pityriasis rosé de Gibert est une dermatose fréquente et bénigne qui provoque une éruption du tronc chez l’adulte jeune. Cette infection est provoquée par la résurgence d’un herpès virus. Aucun traitement n’est nécessaire, la dermatose disparaît en deux mois sans laisser de marques.

Auteur : Dr Philippe Abimelec
Mise à jour scientifique : mai 2022

Définition du pityriasis rosé de Gibert

Le pityriasis rosé de Gibert est une dermatose fréquente et bénigne qui touche plus particulièrement les jeunes adultes à l’automne ou au printemps. Cette affection fut découverte par Gibert en 1860, mais son origine virale a été démontrée récemment.

Causes du pityriasis rosé de Gibert

Le pityriasis rosé est une affection provoquée par la réactivation des virus herpès de type 6 et/ou 7. L’infection initiale se produit en général dans la petite enfance, elle passe inaperçue ou se traduit par l’exanthème subit (sixième maladie ou roséole infantile), une éruption le plus souvent sans gravité.

Symptômes du pityriasis rosé de Gibert

La dermatose est parfois précédée ou accompagnée d’une petite fièvre, de maux de tête et d’une sensation de malaise ou de fatigue.
Le pityriasis rosé de Gibert débute souvent par une tache ronde ou ovalaire isolée. Ce médaillon initial forme d’une plaque unique de deux à cinq centimètres de diamètre qui siège souvent sur le tronc. Le macaron rouge ou rosé a un centre plus pâle, il pèle et desquame finement à la périphérie qui est d’un rose plus soutenu. Ce macaron initial ou tache héraldique survient en général quelques jours à deux semaines avant la suite de l’éruption.

L’éruption se développe ensuite par vagues successives quelques jours après le macaron annonciateur, elle est formée de nombreuses petites taches de un à deux centimètres de diamètre. Ces taches ovoïdes sont de couleur rosée et pèlent finement à leur périphérie. Il existe aussi de nombreuses petites taches arrondies qui ne pèlent pas. Les macules qui forment l’éruption se localisent surtout sur le tronc, mais aussi au cou et à la racine des membres. Les taches sont parfois groupées en « arbre de Noël », c’est-à-dire qu’elles sont distribuées en lignes qui descendent vers le bas et l’extérieur du corps comme les branches d’un l’arbre de Noël.
De nouvelles taches continuent d’apparaitre durant une à deux semaines, par poussées successives espacées de quelques jours. L’éruption s’estompe ensuite progressivement en deux semaines. L’ensemble de l’éruption s’étale donc sur quatre à huit semaines, elle disparait sans laisser de traces.

Variétés de pityriasis rosé de Gibert

Il existe de nombreuses variations dans la présentation ou l’évolution de l’éruption. On ne retrouve parfois pas le médaillon initial parce qu’il est absent ou localisé dans une zone inhabituelle. L’éruption peut-être très profuse ou au contraire très discrète, parfois réduite au seul médaillon. Les lésions peuvent être en relief, avec de petites cloques (vésicules) ou extrêmement rouges (purpuriques). L’éruption peut s’étaler sur 3 semaines, mais aussi se prolonger sur trois mois. Le pityriasis rosé de Gibert n’est pas en général une éruption prurigineuse, mais des démangeaisons sont parfois présentes. Le pityriasis rosé de Gibert ne laisse en général pas de marques, mais des taches pigmentées ou décolorées ne sont pas rares chez les sujets à peau colorées.

Diagnostic du pityriasis rosé de Gibert

L’histoire de la maladie et l’aspect des lésions sont en général suffisants au dermatologue pour faire le diagnostic de cette éruption bénigne et fréquente

Examens utiles

Il est usuel de réaliser une sérologie de la syphilis et de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) car ces infections provoquent parfois des éruptions qui ressemblent au pityriasis rosé de Gibert. Un prélèvement mycologique est parfois réalisé au début, car le macaron initial ressemble à une mycose de la peau (herpès circiné).Une biopsie est rarement nécessaire pour éliminer d’autres dermatoses, surtout quand l’éruption se prolonge plus de deux mois.

Maladies similaires au pityriasis rosé de Gibert

Le pityriasis rosé de Gibert peut être confondu avec l’herpès circiné au stade du médaillon initial – un prélèvement mycologique lève alors le doute facilement. Certaines éruptions liées à la prise de médicaments ou toxidermies peuvent ressembler au pityriasis rosé de Gibert, elles ont notamment été rapportées avec les substances suivantes : barbituriques, bêtabloquants, clonidine, ergotamine, griséofulvine, imatinib, inhibiteurs de l’enzyme de conversion , isotrétinoïne, kétotifène, lithium, métronidazole, oméprazole, sels d’or, terbinafine. Le médecin s’assure en général qu’il ne peut s’agir d’une syphilis secondaire ou d’une primo- infection par le virus de l’immunodéficience humaine à l’aide d’une prise de sang. Un psoriasis en goutte ou un eczéma nummulaire posent rarement un problème diagnostique avec le pityriasis rosé de Gibert.

Traitements du pityriasis rosé de Gibert

Le pityriasis rosé de Gibert est une éruption sans gravité qui s’estompe progressivement sans aucun traitement. En cas de démangeaisons, le dermatologue recommande parfois des antihistaminiques, une crème à la calamine ou à la cortisone, parfois une photothérapie par rayons ultra-violets.

Photographies

Bibliographie

pityriasis rosé de Gibert. Dermatologie et infections sexuellement transmissibles. M.-C. Koeppel, D Lipsker in Dermatologie et Infection Sexuellement Transmissible. JH Saurat, JM Lachapelle, D Lipsker, L Thomas.

Liens utiles

Pityriasis rosea : a patient information leaflet by the British Association of Dermatologists. Produced august 2008, updated august 2011.

Pityriasis rosea : a patient information pamphlet by the American Academy of Dermatology

Pityriasis rosea : a patient information leaflet by the Dermatological Society Pityriasis rosea New Zealand

Pityriasis rosea : a patient information pamphlet by emedicine

Essais cliniques en cours

Mots à connaîtres

Herpès virus : L’herpès virus type 1 provoque le bouton de fièvre ou herpès buccal. L’herpès virus type 2 est responsable de l’herpès génital. L’herpès virus type 3 provoque la varicelle et sa réactivation est responsable du Zona. L’herpès virus type 4 est connu sous le nom de Virus d’Epstein Barr ou EBV. L’herpès virus de type 5 est connu sous le nom de Cytomégalovirus. Les virus herpès de type 6 et 7 sont mal connus, ils provoquent notamment roséole infantile, leur réactivation étant tenu responsable du pityriasis rosé de Gibert. Le virus herpès de type 8 est responsable du sarcome de Kaposi et d’autres cancers dont certains lymphomes.

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